Depuis le 27 avril 2020, une enquête préliminaire a été ouverte par le tribunal suprême fédéral brésilien, se basant sur des accusations d’ingérence de la part du président Jair Bolsonaro dans différentes affaires judiciaires. Ces accusations font suite à des propos tenus par Sergio Moro, ancien ministre de la justice au Brésil. Les accusations sont graves et reposent notamment sur différentes actions menées par le président visant à entraver la justice.
Une affaire judiciaire qui menace la stabilité du pays
L’enquête qui vient d’être ouverte ouvre la possibilité que le président brésilien soit ainsi destitué. Maintenant que l’affaire a été instruite par la justice, le président peut alors subir une décision visant à le destituer ou au contraire avoir le soutien de la justice et dans ce cas-là des poursuites pour dénonciations non fondées peuvent se faire contre l’ancien ministre de la justice.
Il faut néanmoins rappeler que celui-ci était le chef d’orchestre d’une lutte anticorruption qui gangrène le pays. Dans tout le cas de figure, les différentes accusations contre le président auraient un lien étroit avec sa fonction, c’est une information importante car si tel est le cas il ne pourra pas faire valoir son immunité.
Dans un pays où la corruption fait rage, Sergio Moro est accueilli favorablement par la population et semble prendre ses distances avec le gouvernement, notamment depuis que le chef de la police fédérale a été démis de ses fonctions par Bolsonaro.
Une procédure judiciaire très longue
L’affaire fait grand bruit au Brésil où les accusations sont bien évidemment très graves. Les médias brésiliens ont en fait la une de leur quotidien, mais avant que la destitution ne puisse être prononcée, il faudra être très patient, car la procédure est très longue.
Si le parquet doit poursuivre ces différentes accusations vis-à-vis du président brésilien, la Chambre des députés doit d’abord donner son aval afin d’ouvrir une enquête officielle. L’enquête aura pour objectif de déterminer les différentes soupçons visant Bolsonaro pour savoir si une procédure de destitution doit être entamée.
Le président brésilien n’a pas fini d’animer le débat dans son pays, il divise d’ailleurs fortement le Brésil avec un récent sondage ou 45 % de la population affirment que le congrès doit directement entamer cette procédure de destitution contre 48 % qui pensent que le congrès ne devrait pas aller dans ce sens.
Pour le moment, l’enquête n’en est qu’à ses débuts et risque d’être très longue.